Deuxième partie de mon voyage en Iran, toujours avec Ehsan, le jeune guide Iranien, toujours aussi cultivé et toujours aussi peu organisé ! Pour ces derniers jours avec lui, nous sommes partis dans sa famille du côté de Birjand, à 150 km de la frontière avec l’Afganistan, en passant par Khur pour dormir dans la meilleure auberge d’Iran, un lever de soleil dans le désert de Mesr (appelé aussi désert d’Egypte), Tabas et le désert de sel de la région de Khorasan.
Khur et le désert de Mesr
En plein coeur du Dasht-e Kavir… Khur est une ville étape pour partir en direction du désert de Mesr et du lac salé car il n’y a franchement rien à faire.
Je suis restée une nuit à Khur.
Dormir à Khur
Je recommande l’auberge Amoonorooz (tél : +987 91 39 23 10 80). C’est ma meilleure auberge de tout le voyage en Iran. C’est tenu par une famille. L’ambiance est super cool et on mange bien. De belles rencontres. Et surtout, pas obligée de garder le voile dedans… A ce moment du voyage je commençais à devenir clostro !
Les chambre sont très sommaires. C’est vraiment une auberge authentique, il n’y a pas de lit. On dort sur des couvertures comme ça se fait traditionnellement en Iran mais c’est très propre et confortable.
J’ai mangé un Kebab (c’est pas le kebab de chez nous, pour eux il s’agit de brochette de viande hachée) et Kala joosh. C’est un plat liquide, très gras avec une sauce à base de yaourt séché et de légumes. On le mange en coupant du pain sec au sésame. Quand tu lis la description tu as l’impression que tu vas manger une sorte de Klugs roulé sous les aisselles… mais je te jure que c’est bon !
Voir le lever du soleil sur le désert de Mesr
Déjà la première étape c’est de réveiller Ehsan… Le guide me demande la veille d’aller taper à sa porte à 4h du matin car il a du mal à se réveiller… Non mais le mec est énorme. Il demande à ses clients de le réveiller le matin. C’est une flèche lui, je t’assure…
Calme et volupté pour se lever du soleil… Et puis se dire qu’à 5 heures du matin je roulais sur les routes iraniennes, au milieu du désert avec Ehsan qui avait décidé à ce moment là de me casser la tête avec sa compil dance des tubes de l’été iraniens… ça valait le coup ! Il galère à se réveiller mais il se met vite dans l’ambiance.
La route de Khur au désert de Mesr est vraiment très belle.
Possibilité aussi de se faire un petit kiff en quad. Pas besoin de les chercher… ils viendront à toi !
Vu que j’étais pas très fraîche, j’ai terminé ma nuit sur ce spot à côté du parking du village… Tranquillou.
Tabas et le désert de sel de Khorasan
Le désert de sel de Khorasan
En poursuivant la route de Khur à Tabas, on traverse un désert de sel assez incroyable du côté de Khorasan, où on peut même observer une cascade pétrifiée. En mille fois plus beau et plus incroyable, il y la cascade pétrifiée de Hierve el Agua au Mexique. Franchement un des lieux les plus extraordinaires que j’ai vu de ma vie.
Petite pause à Tabas
2 choses à voir à Tabas
- Le somptueux mausolée d’Hussein Ibn Moussa Al Kazem (le nom court et facile à retenir) et son festival de tapis ! Les mecs doivent être H24 connectés sur l’appli météo en cas de pluie.
- Le canyon de Kal-Djinni
Où nous sommes arrivés après le coucher du soleil car Ehsan après avoir fait des dérapages dans le désert de sel comme un gamin a n**** son moteur et nous a fait attendre 2 heures chez le garagiste pour réparer la 405…
Le soir j’ai mangé un Dizi… Une sorte de ragout qu’on pile dans un bol. Divin.
Voyage en Iran à Birjand : aucun intérêt pour la ville
Au niveau des visites, Birjand a été la seule déception de mon itinéraire pour les 3 semaines en Iran. Sur les conseils d’Ehsan, mon guide, nous y sommes allés car il me disait que ça valait vraiment le coup (c’est sa ville donc forcément…). Etant donné que ce n’est pas du tout une ville touristique, il y avait très peu d’info. Je trouvais génial justement de partir dans cette région beaucoup plus authentique, à moins de 150km de l’Afghanistan. En fait ça valait juste le coup pour les rencontres… et c’est déjà énorme !
Ma plus belle rencontre iranienne avec Ghazal, 9 ans
Quand je dis qu’un voyage est avant tout une rencontre, Ghazal en est l’exemple. Comme je le disais, Birjand est vraiment une ville sans intérêt quand on a juste 3 semaines de voyage. Eloignée de tout et sans vraiment d’attrait. Et pourtant, cette rencontre fait que je ne regrette pas d’avoir fait plus de 6 heures de route pour y arriver.
Ghazal est la petite soeur d’Ehsan mon guide. Elle est joyeuse, pleine de fougue et de malice. Dans les familles religieuses on impose le voile à partir de 9 ans, et c’est le cas de Ghazal. Pendant toute la journée que j’ai passé avec elle, son unique obsession était de rester la tête à la fenêtre et faire envoler son voile grâce au vent ! Une manière plutôt fine de répondre à son grand frère que ce n’était pas de sa faute… mais ça ne l’a pas vraiment amusé lui.
Ghazal est très coquette. Quand je lui ai proposé de venir se promener avec nous, après avoir insisté auprès de son frère, elle est partie en courant pour se préparer. Le chic et la classe en Iran, c’est dès le plus jeune âge. Il fallait voir comme elle était belle avec son petit sac à main, ses collants avec le noeud, son collier de perles, ses chaussures à talon. Cette petite est fantastique et j’aimerais la revoir dans 15 ans ! J’espère qu’elle ira loin !
Autre trait fort de son caractère… son humour ! Le grand jeu de Ghazal lorsqu’on a mangé dans la famille avec les oncles Mollah (pour qui j’ai du mettre pantalon et chaussettes sous ma robe… no coment), c’était de zapper à la TV sur les chaînes américaines et montrer la Playmate qui accusait Donald Trump… J’ai pas pu m’empêcher de prendre un fou rire.
Mais ça c’était après que l’oncle Mollah demande à mon copain ce qu’on préférait chez les iraniens… et que je lui réponde « leur ouverture d’esprit »… Oui l’ambiance était vraiment au top sur ce repas !
Avec les oncles Mollah, on a mangé un plat typique délicieux : Ghoroote Bademdjan. Le plat est violet, à base d’aubergine, yaourt sec pilé dans un marmite spéciale et plein de poudre de noix. Vu que c’était un peu trop léger, on a rajouté des Khoufté petit bool de viande du boeuf haché (c’est les keftas iraniennes). C’est dans la famille d’Ehsan que j’ai le mieux mangé. Vraiment typique et raffiné.
Et si on buvait le thé chez un inconnu ?
Alors qu’on se baladait dans la vieille ville de Birjand, deux jeunes en moto nous abordent pour savoir d’où on venait. Super sympa, au bout de 10 secondes ils insistent pour qu’on aille boire le thé chez eux.
Depuis notre que nous étions en Iran, c’était arrivé plusieurs fois mais toujours un peu gêné de débarquer chez des gens… puis avec le Taroof tu sais jamais… Puis là on a eu envie d’y aller et c’était vraiment inoubliable…
Acheter du Safran à Birjand
Ce qui m’avait convaincu de venir jusqu’à Birjand, c’était le Safran à la base. C’est à Birjand et dans la région que l’on cultive parmi les meilleurs Safran du monde. Malheureusement ce n’était pas la période pour photographier les champs de Safran… C’est un peu le Valensole iranien sinon.
C’est après avoir fait l’acquisition de 20 boites de safran pur, que nos chemins se séparent avec Ehsan. Le coeur serré de quitter sa petite soeur Ghazal et d’imaginer sa vie sur les 10 prochaines années…
Direction la gare routière pour mon premier bus de nuit Iranien en direction de Kerman… et j’ai pas pris le bus VIP car il n’y en avait pas… et quel dommage ! C’était l’enfer. Si tu as le choix vraiment n’hésite pas entre les deux.
Une deuxième partie de voyage en Iran en immersion au coeur des familles iraniennes. Même si nous ne partageons pas les mêmes notions des liberté et d’ouverture, et qu’Ehsan n’est pas vraiment au point en logistique et en organisation de trip, dans ce pays qui se tourne petit à petit vers le tourisme… il est tout de même une personne très gentille, sincère et touchante.