Séparée du continent sud américain par le détroit de Magellan et le Chili de l’autre côté, qui n’a jamais rêver de parcourir le globe et d’aller au bout du monde, en Terre de Feu… Les argentins l’appelle « Fin del Mundo » car c’est la ville la plus proche de l’Antarctique (à seulement 1000 km), bienvenue au 54° 49′ à Ushuaia en Patagonie argentine.
Venir ici a toujours été un rêve pour moi. Le sentiment d’aller au bout de quelque chose, se besoin de parcourir le monde jusqu’à l’infini. Ca ne s’explique pas vraiment mais j’avais besoin d’y aller et je dois dire que je ne m’attendais pas vraiment à ça. Très peu de charme dans cette ville aux faux airs d’Amérique. Des rues très larges et vertigineuses, un peu comme à San Francisco mais sans le tram, beaucoup de bâtiments en tôle, de la peinture écaillée un peu partout à cause du climat et des différences de température d’une saison à l’autre, une humidité déconcertante, un froid glacial (je rappelle que nous sommes censés être en été en janvier-février), des prix exorbitants, des magasins et un artisanat « authentique » quasi inexistants, si ce n’est mon vendeur de bagues rencontré au coin d’une rue qui fait des merveilles en taillant des pièces de monnaie. J’ai donc une alliance « Republica Argentina », autant dire que je suis maquée à l’Argentine à vie.
Bref, loin de l’image d’Epinal que j’avais en tête, vous l’aurez compris, Ushuaia ne m’a pas vraiment emballée. Moi qui m’attendais à trouver un lieu plein d’authenticité et des paysages à couper le souffle, dans le même esprit que ce que j’avais pu voir au Perito Moreno ou à Torres del Paine…
Mais bon, je ne vais pas faire la blasée, même si je ne m’attendais pas à cette ambiance, j’ai tout de même vu des choses extraordinaires comme l’île Martillo, qui n’est autre que l’île des pingouins (en fait des manchots de Magellan) où j’ai d’ailleurs eu la chance de voir un manchot Royal, chose très rare puisque normalement ils ne sont qu’au Pôle Sud. C’est là où tu te dis que le monde part vraiment en sucette avec ce réchauffement climatique et compagnie. Les locaux sont très inquiets d’ailleurs par rapport à ça. Le manchot Royal est la deuxième plus grande espèce après le manchot Empereur qui peut atteindre 122 cm et de 20 à 40 kg.
Donc pour aller à la rencontre des manchots, rien de plus simple. Tu pars le matin tôt, tu te tapes 3 heures de bus avec quelques petits arrêts notamment face à Puerto Williams, petit village chilien fondé en 1953, qui est le plus austral du monde, situé de l’autre côté du canal de Beagle.
Tu pourras aussi y découvrir le célèbre « arbre couché » par le vent. Je dois dire que le vent souffle environ à 120 km/h au moment où j’ai pris mes photos… Du délire.
Tu arrives à l’Estancia et là tu prends un Zodiak durant une vingtaine de minutes, toujours avec un vent à 120 km/h avant d’amarrer sur la petite île.
Là surprise… un tapis de manchots. Tu te rends compte que tu arrives vraiment dans un village. C’est trop drôle de voir leur attitude, la manière qu’ils ont de se comporter. Tu as les « enfants » qui jouent dans les vagues, les jeunes couples qui se bécotent, les mamans qui pondent leurs oeufs dans les terriers en espérant de ne pas se faire attaquer par les aigles. C’est fascinant de les regarder vivre.
Face à l’homme, ils ne sont pas craintifs mais il est clair qu’il est important de continuer à respecter leur environnement et leur liberté comme le souligne Alejandro qui nous accompagne sur le bateau. Je remarque depuis le début de mon voyage qu’en Amérique du Sud les professionnels du tourisme sensibilisent les voyageurs beaucoup plus qu’en Europe face au respect de la nature et de l’environnement. A méditer !