Je rentre tout juste de mon voyage humanitaire au Bénin, et j’ai le coeur chargé d’émotions. Une aventure unique au monde qui va rester gravée à jamais au fond de ma mémoire. Ce voyage est je pense un des plus beaux de ma vie. Il ouvre de nouvelles perspectives et redonne du sens à mes voyages.
Je vous partage aujourd’hui sur mon blog voyage cette aventure solidaire avec amour et passion.
Pourquoi faire un voyage humanitaire ?
Ce voyage humanitaire n’est pas mon premier. J’avais déjà réalisé en 2005 et 2006 des actions pour une école dans le Moyen-Atlas au Maroc. J’étais partie en voiture de Montpellier jusqu’à la province de Rissani avec des sacs entiers de vêtements et fournitures ainsi qu’un ordinateur.
Le voyage humanitaire : une manière de voyager autrement
En ayant commencé à voyager très jeune, j’ai eu le temps d’explorer différents styles de voyage. En famille, entre amis, en solo, en amoureux, à l’aventure, en organisé (pas trop en fait)… Peu importe le nombre de personnes au final qu’il y a dans l’aventure et le nombre de kilomètres parcourus, le plus important reste le sens que l’on donne à son voyage.
Aujourd’hui, je me rends compte que l’engagement qu’il y a derrière mes voyages compte davantage que la destination en elle-même.
Ce voyage humanitaire au Bénin a changé ma vie et ma façon de voir les choses.
Mon engagement et mon admiration pour les femmes du monde
M’engager auprès des femmes me tient à coeur depuis longtemps. Déjà au travers de la photo lors de mon expo sur les femmes du monde réalisée en 2016 « Vies de Femme », mais aussi lors de mes voyages comme dans le sud tunisien avec les femmes berbères ou en Iran.
C’est dans ce genre d’aventure que l’on se rend compte de la chance que l’on a chez nous en France… C’est également dans ces moments que l’on comprend ce que signifient les mots « Droit » et « Liberté ».
Ce voyage humanitaire au Bénin est une nouvelle étape dans mon parcours de voyageuse, qui me donne encore plus envie de m’investir sur des projets concrets.
Je suis partie pour l’association Claire Amitié
L’association Claire Amitié a été créée par Thérèse Cornille en 1946 et conserve les mêmes valeurs 70 ans après sa création. L’association compte 14 foyers répartis dans 7 pays et 4 continents (Cambodge, Sénégal, Niger, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Brésil et France). Aujourd’hui, Claire Amitié permet à plus de 1900 femmes et enfants de se former à travers le monde chaque année.
La mission principale de Claire Amitié : être au service des jeunes femmes dans le monde.
En fonction des foyers et des pays, les formations ne sont pas les mêmes, afin de s’adapter au mieux aux besoins du pays et à l’environnement local.
Je suis partie 12 jours aux côtés de l’association Claire Amitié, dans le foyer de Cotonou au Bénin. Une expérience inoubliable.
Le foyer de Cotonou au Bénin est dédié aux femmes de 15 à 25 ans
Une de mes meilleures amies, Sophie, est partie au Bénin il y a 4 mois, en mission pour 1 an pour l’association. J’ai donc eu la chance d’avoir une personne de confiance sur place et surtout en lien avant, pendant et après le projet. Il existe tellement d’associations et de projets bidons qu’il est parfois difficile de s’avoir vers qui se tourner. Avec Sophie j’étais rassurée. Je savais que je ne me trompais pas en m’engageant dans cette belle aventure.
Développer la formation professionnelle
L’association Claire Amitié propose avant tout une formation humaine complète (cours sur la famille, l’hygiène, le développement personnel…). En plus de cela, le foyer de Cotonou au Bénin propose une formation professionnelle en cuisine & pâtisserie. Cela permet aux 90 filles d’apprendre un vrai métier et faciliter leur insertion dans la société au bout des 2 ans de formation.
Devenir une femme FREE
Etre une femme FREE chez Claire Amitié, c’est être une Femme Responsable Engagée et Epanouie. Claire Amitié offre à ces filles la possibilité de retrouver une vie meilleure grâce à l’éducation et la formation.
Rencontre avec 90 Wonder Woman
Les filles sont 90 au total dans le foyer de Cotonou au Bénin, dans des situations très précaires. 70% sont orphelines, déjà mère-fille pour certaines, abusées, violentées, déscolarisées, défavorisées, illettrées pour d’autres…. Bref, dans des situations qui dépassent l’imaginaire et l’acceptable.
C’est Soeur Rosy qui s’occupe des filles. Elle connait la vie de chacune d’entre elles et les visite régulièrement afin de voir où elles vivent et les conditions. Ses mots sont tellement touchants quand elle en parle. Cette femme est merveilleuse d’humanité et de pudeur et toutes la considèrent comme leur maman.
Sur 12 jours de voyage, il n’y a pas un jour sans que j’ai pleuré tellement la réalité est dure. Ces filles sont surhumaines. Chaque jour est un combat pour elles.
Mon projet humanitaire au Bénin : 90 portraits de femmes
Retrouver la confiance en soi grâce à la photo
Au delà du simple fait de ramener des vêtements ou des ustensiles et passer ces 12 jours à leurs côtés, j’ai souhaité monter un projet en les faisant participer directement.
Mon projet avec les filles de l’asso : retrouver la confiance en soi autour d’un shooting photo. Les filles pouvaient se redécouvrir, se trouver belles, s’aimer et se sentir heureuses. Ce projet avait aussi pour objectif de les sortir de leur quotidien difficile !
L’idée est qu’elles portent un autre regard sur elles mêmes, mais aussi les unes envers les autres. Elles ont des vies tellement dures, que les relations entre elles aussi sont parfois complexes.
J’ai alors organisé un shooting photo sur plusieurs jours, avec un espace aménagé « Studio de fortune » au sein du foyer avec de la musique. J’avais préparé du maquillage, des accessoires. Les filles ramenaient la tenue qu’elles voulaient. Elles étaient libres, elles vivaient… c’était leur photo, leur moment, leur journée !
Gloria par exemple est venue avec son bébé. Elle n’avait encore jamais fait de photo avec. C’était touchant.Elle a même eu droit a un Polaroid. Certaines étaient méconnaissables et se mettaient à danser et à chanter. D’autres sont venues avec les tenues traditionnelles et les maquillages ethniques…
Ces journées ont été merveilleuses d’émotions. Même les profs et les soeurs qui gèrent le foyer y sont passés ! Quelle aventure…
Laisser une trace de ce projet
A la fin de la semaine, je suis partie à Cotonou pour trouver un studio photo et imprimer les 90 portraits des filles (Merci à Serge de Fujicolor à Gandhi). Je voulais que chacune ait la surprise et puisse garder la photo. Le vendredi matin, pendant que les filles étaient en cours, Mumu, Amadou et moi avons accroché les 90 portraits. Surprise et fierté quand les filles sont sorties dans la cours. J’étais tellement heureuse de voir leurs visages.
On a partagé un repas toutes ensemble, dansé, chanté… Mais les filles aussi m’avaient prévu une surprise de leur côté. Elles m’ont fait un discours et des chansons. Encore une fois… j’ai pleuré bien évidement. Et pour finir, elles se sont cotisées pour m’offrir un pagne orange magnifique. Des filles qui pour certaines n’ont pas à manger tous les jours. Petite leçon de partage et de générosité au passage. Ça fait réfléchir non ? J’étais tellement émue.
Du coup ça a fini par une battle de danse africaine et une séance de coiffure… Je vous laisse découvrir ça dans mes stories à la une « HUMAN PROJECT » sur Instagram.
Mon témoignage en tant que femme entrepreneur
Sophie m’a demandé de faire une conférence aux filles. Je devais leur parler de mon travail, la création de mon entreprise, mes découvertes à travers le monde et les difficultés que moi aussi j’ai pu rencontrer au cours de mon parcours. Je trouvais ça génial de le partager.
Avec du recul, nos vies sont tellement incomparables que certains de mes propos ont surement du paraître complètement débiles, décalés et sans intérêts pour elles. Mais le point positif c’est que certaines ont pu aborder des sujets « tabous » pour elles, notamment sur le manque de respect et les abus (en tous genres) qu’elles subissent au quotidien dans leurs vies et leurs stages.
Comment aider l’association Claire Amitié ?
Faire un don en ligne sur le site de Claire Amitié
L’association a investi dans un site afin de faciliter les liens. Il est donc possible de faire un don directement. A noter que si vous donnez, précisez en commentaire « Dons pour Cotonou – Bénin ». Bien que tous les foyers dans le monde en aient la nécessité, ayant été au Bénin, et connaissant chacune des 90 filles personnellement aujourd’hui, je suis encore plus touchée par leur situation.
Des collectes à Montpellier et Paris pour le foyer de Cotonou au Bénin
Lors de mon premier voyage (février – mars 2019), j’ai ramené 50kg de vêtements, ustensiles de cuisine (qui servent à leur formation) et fournitures scolaires. Je n’avais pas partager à l’époque sur mes réseaux pour la collecte car avec mon entourage on était déjà arrivé au compte.
Par ailleurs, il est compliqué d’envoyer des colis (pas pour nous, mais pour eux). Les services de la poste sont pas très au point et quasi absents. La Poste est pire que chez nous (oui, c’est possible finalement).
Dans les prochaines semaines, plusieurs bénévoles de l’asso basés en France partent au Bénin, alors c’est l’occasion ! J’organise une grande collecte à Montpellier et à Paris pour le Bénin.
Si vous faites un petit nettoyage de printemps dans les jours à venir, pensez à mes 90 Wonder Woman du Bénin.
De quoi elles ont un besoin au Bénin ?
- Vêtements : femme, homme, enfant (si ce n’est pas pour elles, certaines ont des enfants déjà, des petits frères, des papas). Uniquement des vêtements d’été car il fait en moyenne 25° toute l’année.
- Cuisine : comme je le précisais, les filles ont une formation en Cuisine & Pâtisserie, mais elles manquent de moules, mixeur, fouet, rouleau… Faites du tri dans vos placards.
- Scolaire : pour les cours, elles ont besoin de cahiers, stylos, sac à dos, vieux ordinateurs.
Merci de ramener les articles propres, en bon état et dans des sacs cabas si possible pour les répartir et les transporter plus facilement. Merci de ne pas mettre de jouets dans les sacs. Ce n’est pas la priorité et ça prend beaucoup de place.
Collecte à Montpellier jusqu’au 21/03/19
A Montpellier, ma collecte pour le Bénin se fait à la Halle Tropisme. C’est là que j’ai les bureaux de mon agence de communication Babouche. Une caisse en bois est disponible devant mon bureau #11 (en face de la cuisine des résidents et du Pôle Bien-Etre). Si vous passez déposer, n’hésitez pas à me faire un coucou, m’envoyer un message sur les réseaux ou me faire une story sur Insta. Je les repartage et Sophie les montre aux filles sur place… Elles adorent !
Halle Tropisme (ouvert du lundi au samedi de 9h30 à 19h30 – entrée public)
121 rue de Fontcouverte
34000 Montpellier
Collecte à Paris jusqu’au 30/03/19
Pour les parisiens, vous pouvez déposer directement au siège de l’asso, ils sont prévenus.
Claire Amitié
59 rue de l’Ourcq
75 019 Paris
Tél : 01 53 26 46 83 (passez un petit coup de fil avant pour vous assurer des horaires d’ouverture)
Un projet d’expo photo pour poursuivre l’aventure
Mon aventure dans ce voyage humanitaire au Bénin n’est pas prête de s’arrêter. J’ai aujourd’hui 90 portraits de femmes magnifiques. Je vais maintenant travailler sur mon projet d’expo photo.
Un poster et des cartes collectors vont être édités. Les bénéfices seront reversés à l’asso Claire Amitié pour le Bénin, afin de financer la scolarité des filles. Je vous en dirai plus… Je suis surexcitée par ce projet !
Comment j’ai financé mon voyage humanitaire au Bénin ?
C’est moi qui ai financé entièrement mon voyage mais j’étais hébergée au foyer avec l’équipe bénévole qui est sur place. Merci à Mansou pour ses bons repas, maman Jo, maman Ro.
Combien de temps je suis restée au Bénin pour mon voyage humanitaire ?
Je suis restée au total 12 jours au Bénin. Moi qui suis habituée à voyager sur de longues périodes en général, je trouvais ça court mais je n’avais pas le choix (engagements pro en France).
Finalement, je dois dire que sur ce premier voyage en Afrique de l’Ouest, vu l’intensité du projet et les émotions fortes, 12 jours c’était déjà pas mal. Je me suis transformée en Kleenex pendant ce voyage…
Comment trouver une association pour un voyage humanitaire ?
Favoriser le bouche à oreille pour trouver une association humanitaire
Trouver son asso pour un projet humanitaire par bouche à oreille est souvent plus sûr et cela permet d’avoir un retour d’expérience fiable. Quand on commence à parler de projet humanitaire, on se rend compte autour de soi que beaucoup de personnes s’y intéressent mais aussi connaissent ou ont des liens avec des assos. Tout est important et rien n’est à négliger dans son réseau.
Préférez les petites associations
Pour ceux qui recherchent des assos pour partir sur un voyage humanitaire, je vous conseille de vous tourner vers des petites associations avec un peu d’antériorité. Demandez les rapports d’activités par exemple pour voir concrètement les actions menées, suivez les réseaux sociaux pour voir leur manière de communiquer et de partager leurs actions et les résultats.
Des sites spécialisés mettent en relation les bénévoles et les associations humanitaires
Je sais qu’il existe aussi des sites spécialisés comme Mission Humanitaire qui répertorient les projets humanitaires et enregistrent les cv de bénévoles mais je n’en ai jamais testés.
Attention aux grosses associations humanitaires
Attention à certaines grosses associations dont on entend toujours parler. Les patrons gagnent des milliers d’euros par mois et tous les opportunistes et corrompus du système se servent au passage. Au final, il ne reste quasiment rien à injecter concrètement dans les projets sur place. C’est une honte. Mais c’est sûr que côté communication, ils sont très doués… Sans commentaire.
J’espère que ce retour d’expérience sur mon voyage humanitaire au Bénin donnera l’envie à plusieurs d’entre vous de partir faire des missions en France ou à l’étranger. Il n’est pas forcément utile de partir loin pour aider les autres.
L’immersion au coeur des villages, des familles est fabuleux à vivre. Et ça fait du bien de se sentir vraiment utile et d’apporter de l’amour… Je crois que rien que de l’amour c’est énorme quand on voit comme elles en manquent cruellement.
Merci à toute l’association, l’équipe pédagogique qui les aide aux quotidiens. Et un immense merci à ces 90 femmes d’exceptions que j’ai rencontrées dans cette aventure. Elles m’ont surement plus appris que l’inverse. Une grande leçon de vie qui remet le cerveau en place et les priorités de la vie.
Merci à ma Sof. Mon amie depuis 17 ans. Elle arrivait tout juste de son île Maurice pour les études à Montpellier quand nous nous sommes rencontrées. Je t’aime ma Sof. Merci de m’avoir fait vivre cette belle aventure à tes côtés. Partagez ça, ça vaut toutes les soirées étudiantes ahahah !
Merci aussi à vous tous qui me suivez et partagez ce projet sur vos réseaux. Ça fait chaud au coeur de voir l’intérêt que tout le monde porte à ce projet et la force que l’on peut avoir tous ensemble… A ce rythme on va devoir affréter un A380 pour ramener les dons au Bénin ! MERCI POUR ELLES.
Photos : © Marie Frayssinet – A day in the world, blog voyage – Sophie Leclezio
Les photos ne sont pas triées encore… je vous en ai mis quelques unes pour vous plonger dans l’ambiance !
Commentaires
1 CommentaireMarlène
Avr 25, 2019Je n’avais encore lu ton article Marie et il m’a beaucoup touché…dans tes mots et aussi bien entendu dans tes photos. On sent l’émotion dans tes yeux, ça ne trompe pas. Ce voyage a du être en effet intense et c’est toujours un peu « compliqué » de revenir dans sa vie après un tel voyage humainement fort.
J’espère que tout va bien depuis ! Je t’embrasse et merci pour ce partage.