Institution au Mexique, la lucha libre, soit la lutte libre, est une des distractions préférées des mexicains.
Un peu de culture
La lucha libre aurait été introduite par les français durant l’occupation en 1863. Je ne savais même pas que les français avaient occupé le Mexique. Merci le blog, grâce à toi je me cultive ! En effet durant l’occupation ils réalisaient des démonstrations de lutte olympique et gréco-romaine et suite à ça les mexicains l’ont « funkisée ».
J’avais raté les combats de catch des femmes boliviennes avec leurs robes brodées et leurs tresses sur le ring, alors hors de question de passer à côté de la lucha libre mexicaine. Une ambiance digne d’un Super Bowl américain, des masques phénoménaux, des bombas latinas qui déambulent en maillot pour annoncer les rounds et des tablettes de chocolat à gros muscles à perte de vue.
J’ai connu ça avec Kevin (je parle de la lucha libre, pas des tablettes de chocolat et des gros muscles) mon pote mexicain du Veracruz, connu en Colombie, que j’ai retrouvé cet été en Croatie. Loin de moi l’idée d’avoir l’esprit tordu mais quand je l’avais vu avec son masque, j’avais plutôt pensé à un truc de SM… Faut juste être au courant en fait !
Où voir un match de lucha libre ?
Pour aller à la lucha libre qui se passe dans l’Arena de Mexico, direction le métro. Autant te dire que la ligne 13 à Paris c’est du pipi du chat à côté. Une foule de malade, tu restes arrêter 15 minutes sans pouvoir bouger et sans savoir pourquoi. Les flics essayent de gérer le traffic sans trop de succès… En résumé, si tu es claustro, tu choisis une autre option. Puis bon faut être clair, c’est pas ultra rassurant l’ambiance. Le retour se fera en taxi, sachant qu’en moyenne le trajet en taxi te coûte 2,5€, absorbable dans le budget vacances !
Après deux changements on arrive à Cuauhtémoc sur la ligne rose et à trois blocs de la sortie de métro, immersion dans un autre monde.
Combien coûte un billet pour la lucha libre ?
Première étape : acheter les billets. Tu passes dans un espèce de circuit avec des barres, ça ressemble un peu à un abattoir. L’entrée coûte de $70 à $500 pesos (de 3 à 22€). Pour nous ça sera $170 pesos, je veux pas être trop mal placée car j’ai pris mon appareil photo exprès pour faire un petit reportage sur la soirée… mais ça c’était avant de passer par la fouille.
Interdit de faire des photos à la lucha libre !
Donc à la fouille, la nana de la sécurité me dit que je ne peux pas rentrer avec mon appareil photo. Blague ? Alors que tout le monde a des smartphones. Elle me propose de lui laisser en consigne. Comment te dire… l’appareil photo a 2 jours, il m’a coûté une blinde et tu penses que je vais laisser mon Fujifilm XT2 dans un local que tu ne veux même pas me montrer avant… mais tu rêves.
Donc après m’être prise la tête avec elle dix minutes, je suis partie me planquer sur un côté, j’ai démonté le boitier et l’objectif. J’ai fait passer l’objectif dans le sac de Jess et j’ai foutu le boitier… dans ma culotte. Direction l’autre entrée où les femmes ne m’avaient pas encore vu et bingo ! Here we are… C’était juste impossible que je rate cette soirée.
Enfin je vous laisse imaginer la taille du boitier d’un reflex… je sentais le truc glisser le long de ma cuisse mais malgré la fouille (elles ne palpent pas devant), c’est passé avec mon sac en bandoulière qui le cachait !
Les masques de lucha libre
Devant l’entrée, des centaines de corners sont collés les uns aux autres. Il y a tous les masques imaginables, tous les styles, avec et sans poils, doré, argent, militaire, fluorescent, avec ou sans grillage… Impossible pour moi de résister, tu me connais, j’ai fait soft : le mien sera bleu turquoise, doré avec des ailes et du grillage. Pour passer inaperçu après le coup de l’appareil photo c’est idéal. Je me suis d’ailleurs faite un pote de masque.
Lucha libre : la sortie en famille
Une fois à l’intérieur de l’Arena, un monde dingue, tous les gradins sont full, il y a encore des vendeurs de masques, de barbe à papa, de capes, de barres gonflables pour applaudir, de paquets de Doritos géants et surtout de bière, qui coule à flots pendant près de trois heures de combats.
La musique est à fond et les jeux de lumière dignes d’un concert de Jean-Michel Jarre (je m’emballe un peu là quand même)…
Les gens sont souvent là en famille. On croise même des bébés de 3 ou 4 mois enroulés dans des couvertures. C’est un peu comme au foot, ils ont chacun leur star qu’ils viennent supporter et soyons clairs, les insultes fusent. Je me suis quand même tapée un « chinga de tu madre » (inutile de le traduire) pendant les 10 min d’un round par la mère de quarante balais devant moi qui faisait des doigts au catcheur sur le ring. Forcément ses gosses étaient morts de rire ! C’était un peu comme quand je me retrouvais à 7 ans le dimanche au stade de la Méditerranée à Béziers pour les match de rugby… Sortie des poètes en tous genres où classe et distinction sont de rigueur.
Les stars de la lucha libre !
Les premiers combats sont ceux des femmes. Oh my god le désastre. Atteinte à la féminité. Des espèces de monstres des cavernes qui se sautent dessus avec leur décoloration blond platine et leur rose à lèvres fluo. Mais les boîtes qu’elles se mettent. On est d’accord que le catch tu ne touches pas, mais quand la nana la pulvérise avec ses 2 pieds dans le ventre et que l’autre tombe du ring il y a quand même contact si je ne m’abuse ?
Puis place aux hommes, les luchadores, en équipe de 3 et enfin les derniers matchs sont ceux des kings du ring. Les costumes incroyables, la scénarisation pour arriver jusque sur le ring est à mourir de rire ! Je retiendrai surtout les fesses d’un certain Marco… et la coiffure du catcheur Pierre à Feu.
Pour conclure, je trouve ce sport (je sais même pas si c’est considéré comme un sport d’ailleurs) complètement débile mais c’est à voir au mois une fois pour l’ambiance. Mieux qu’une soirée dans les rues de Roma ou de Condesa… je te conseille vraiment d’aller vivre l’expérience de la lucha libre, unique et si traditionnelle !
PS : j’ai quand même fait des photos et un petit film mais avec l’iPhone d’où la qualité… #rebelle
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