« L’optimisme né des Printemps arabes de 2011 a fait long feu. Les régimes changent, les habitudes de censure et de répression demeurent. Le rouge gangrène la carte de la liberté de la presse, tandis qu’une Syrie noircie par les tueries et les prises d’otages de journalistes, rejoint l’abîme du classement où règnent sans partage l’Erythrée, le Turkménistan et la Corée du Nord, véritables trous noirs de l’information.
La Chine et l’Iran chassent le site et l’internaute dissidents. Les Etats-Unis traquent le lanceur d’alerte, l’Europe les sources embarrassantes. Rares lueurs d’espoir : la Finlande, havre de paix pour les journalistes, et la Birmanie, sur la voie – certes chaotique – des réformes.
En Amérique latine, pourtant sortie des dictatures depuis trente ans, on continue de mourir d’avoir dénoncé la corruption, le narcotrafic ou les privilèges des latifundiaires. Bienvenue dans le monde de la banalisation de la censure. »
Extrait du Courrier International du 17/10/13