Après un arrivée mouvementée de l’aéroport d’El Alto avec mon taxi qui me fait descendre la route à toutes berzingues. Tout vibre, tous les voyants sont éclairés sur le compteur, une dizaine de sapins parfumés à la vanille avec le drapeau américain qui swinguent de droite à gauche. On roule sur un chien déjà écrasé, pas le temps de l’éviter… Il faut foncer, on double à droite, à gauche, on frôle de justesse les joggers du matin qui se fondent dans les frises multicolores qui ornent les murets du bas côté. Bienvenue à La Paz, capitale administrative de la Bolivie qui n’est autre que la capitale la plus haute du monde avec ses 3660 m d’altitude.
Depuis quelques jours je découvre la ville. Instant de vie. Je vous raconte…
Un petit carré au centre de la vieille ville, des pigeons, des vieillards qui échangent sur les derniers résultats de l’équipe nationale de foot, une dame qui pleure entourée de ses amies, des mendiants de chaque côté du portillon d’entrée, au centre, cinq photographes avec leurs petits tabourets et leurs trépieds qui sont là pour te tirer le porter, un cireur de pompes qui doit avoir 10 ans et me propose de lustrer mes Nike en tissu avec sa caisse en bois signée 007…
Je décide de m’asseoir sur le muret pour bouquiner mon guide et me faire un petit plan des coins à visiter dans la journée. Le soleil tape (chose plutôt rare à La Paz), après les violentes pluies de la veille. Quelques minutes plus tard, je relève la tête, demande au monsieur à ma droite le nom de la place, « Plaza Mendoza ». A ma gauche une femme. De longs cheveux noirs tressés avec une grosse frange, des barrettes rouillées glissées dans sa chevelure entre deux clips à strass rouges, un pull tricoté multicolore un peu défraichi, un jean, des basquets sombres et troués, un mascara bleu à la Liliane et des ongles de 5 cm oranges à strass (oui je m’incline sur ce coup). Son portable à la main, elle diffuse dans son petit périmètre une musique entraînante et joyeuse entre deux grésillements. Peut être de la Cumbia ? Musique spécifique à la région dont m’a parlé mon taxiteur de la veille.
Je le regarde, elle me regarde. Je souris, elle pas. Elle se tourne, me regarde en coin à nouveau. Elle se lève, touche ses cheveux, s’approche d’un homme assis sur le muret d’en face. Il reste impassible. Elle revient déçue sur notre mur après cette faible tentative. Elle rassemble ses affaires, me regarde l’air agacé mais pas vraiment méchant, en partant vers un autre coin de la place. Quelques minutes plus tard, je la verrai s’engouffrer dans une ruelle de pavés avec un homme à ses côtés. En résumé… j’ai nui au racolage d’une prostituée Bolivienne le jeudi matin 13 décembre 2012. Pas de chance…
Sinon, ce que vous pouvez aussi retenir de La Paz, capitale bolivienne la plus haute du monde, c’est que deux jours sont suffisants, que la Lambada vient des montagnes au dessus et qu’il vaut mieux y tomber les jours où il ne pleut pas ! Point important à retenir, c’est aussi à La Paz que j’ai croisé le pigeon le plus laid de la planète. La preuve en image !
Hasta luego.
* Visites : Mirador de la ville, Iglesia San Francisco, vieux quartier colonial, Plaza Murillo, Plaza Mendoza
* The song of the day : Angelito de Aventura by Anne-Laure