Il est certain que je voyage avant tout pour la beauté et la diversité des rencontres. Mes passages chez l’habitant sont toujours des expériences uniques, et j’avais envie de partager avec toi ces quelques règles qu’il me semble bon de respecter et de garder à l’esprit quand on s’aventure à dormir chez l’habitant. Cinq petites choses qui peuvent réellement donner une autre tournure à ton immersion afin de la rendre encore plus agréable et que tu en gardes un souvenir magique !
Que ça soit clair, il n’est pas toujours évident de dormir chez l’habitant. Tous les pays du monde ont des cultures et des traditions différentes et souvent il peut être compliqué de les comprendre lors de séjours de courte durée. Pour cela, il est important de bien se renseigner avant le départ et de lire quelques articles sur la destination.
D’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre, d’une religion à l’autre tout peut changer… Ma première expérience je l’ai vécue adolescente à Madagascar en 1999. J’avais 15 ans et j’étais sur une île où les hôtels n’existaient pas encore. Aujourd’hui l’île en est envahie, c’est Nosy Be… Mais ce souvenir restera à jamais gravé en moi.
mai 1999 – Une de mes premières photos de voyage, devant la maison où je dormais à Nosy Be
1. S’adapter aux coutumes locales
On a pas tous les mêmes habitudes dans le monde et c’est ça qui est bon ! Heure de la prière, Chabbat, mixité… Si tu voyages dans ces pays et que tu vas chez l’habitant, il faudra être prêt à t’adapter à tout ça. Par exemple, dans les pays musulmans, les femmes ne mangent pas avec les hommes. On passe 2 heures en cuisine, on prépare, on sert les hommes et après on va manger de notre côté avec les enfants. C’est comme ça et ne crois pas que les femmes soient gênées de ça. Elles préfèrent manger tranquilles de leur côté et discuter entre elles de choses parfois très indiscrètes. Je peux te dire qu’elles cachent bien leur jeux ahahahah !
2. Se caler sur le rythme de la famille
Question de politesse, tu seras un peu obligé de suivre le rythme de la famille chez qui tu es. Ca signifie qu’en fonction du pays tu peux oublier le réveil à 10h même si tu as fait une dégustation de saké la veille et que tu te réveilles avec une barre au milieu du crâne ! Ton thé tu le boiras plutôt à 5h30 du matin comme dans les montagnes de Sapa au Vietnam quand toute la famille se réveille ainsi que les enfants qui partent à l’école car ils ont 2h de marche pour traverser les montagnes avant d’apercevoir le tableau de la maîtresse.
3. Respecter le repas que l’on te sert
Et oui… certains pays mangent Halal, d’autres Casher et d’autres encore mangent des cochons d’Inde, appelés aussi Cuye comme au Pérou dans la famille de Nicole ! Aussi horrible que cela puisse te paraître, il faudra que tu fasses un effort. Certaines familles ont très peu de moyens et lorsqu’un « invité » vient à la maison, afin de lui faire honneur, ils vont sacrifier un animal pour manger de la viande, chose qui ne leur arrive pas toutes les semaines, mais ils veulent te faire plaisir. Alors bon appétit !
Il y a aussi les pays comme l’Inde où la vache sacrée ne peut être qu’adulée. Hors de question d’imaginer un tartare ou un barbecue. La vache sacrée ne peut être tuée donc évite de demander un steak de boeuf saignant ! Tu pourrais avoir quelques soucis avec une des milices végétariennes des Gao Ratshak. Ces milices de protection des vaches sacrées organisent des opérations commandos contre les transports de bovins vers les abattoirs et n’hésitent pas à butter les pauvres mecs qui ne font que leur job. Ils persécutent également les minorités musulmanes et chrétiennes qui en mangent. Ces milices sont couvertes et financées par le gouvernement depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi, premier ministre hindous, un peu extrémiste sur les bords. J’ai vu un reportage récemment sur l’Effet Papillon. Pas si zen les hindous finalement… Par contre tu pourras manger spicy autant que tu veux là bas !
Côté repas, le pire reste pour moi la Mongolie avec les fromages séchés et rances. Franchement, j’aime tout et je suis la première à vouloir me lancer dans des expériences culinaires un peu douteuses genre migales, larves et serpent en Chine, lama au Pérou… Mais alors le fromage séché de Mongolie je le souhaite à personne. Même avec 25% de gênes normands, je peux te dire que j’ai pu m’en passer pendant un mois sans aucun problème !
Remarque, en réfléchissant un peu la soupe à Bangkok aussi était assez horrible… Vision de morve dans l’assiette. Heureusement j’étais au resto et j’ai pas été obligée de manger ça. En même temps mon grand jeu dans les restos quand je ne comprends pas le menu c’est de choisir au hasard sans demander… Forcément parfois tu perds !
4. Préserver son intimité
En fonction des pays, des familles, des moyens dont ils disposent, tu peux te retrouver sur une couverture par terre, sur la terrasse en terre en haut de la maison, dans la chambre des enfants ou dans le canapé du salon… Mais ça fait partie du trip et c’est ça qui est bon !
5. Rester pudique !
La pudeur aussi n’a pas la même importance d’un pays à l’autre… ou plutôt la notion de « pudeur ». Chez nous la pudeur c’est de ne pas se mettre en dessous devant quelqu’un. J’entends dans un vestiaire, pas au milieu de la rue !
Dans certains pays d’Afrique, Moyen Orient, ou dans un bled au milieu du Moyen Atlas tu sors pas de la salle de bain en serviette. Tu mets ta robe avant, et même ton foulard en fonction pour te cacher les cheveux car pour eux la pudeur passe aussi par ça.
Par contre il est clair que du côté de l’Amérique du Sud la notion de pudeur est beaucoup plus flex… Short à moins de 3 cm sous le pli de la fesse, décolleté qui réveillerait un mort, les filles se changent devant tout le monde elles s’en tapent et ne sont pas complexées pour un sous… C’est un peu l’open bar de la pudeur là bas, ou de la non pudeur plutôt !
J’espère que ces quelques règles te permettront d’aller dormir chez l’habitant en toute sérénité et de vivre une expérience unique. Bien loin de nos habitudes françaises parfois, tous ces changements font du bien et recentrent sur le plus important de la vie : le partage et l’échange. N’oublie pas, ce qui fait un voyage c’est la rencontre.
Photos : © Marie Frayssinet (A day in the world – Blog voyage)
Commentaires
5 CommentairesCéline
Fév 21, 2017Hello ! Chouette article !
J’ai pas pu m’empêcher de commenter quand je t’ai vu parler de Cuye… Que j’ai aussi goûté (et pas aimé contrairement à mon chéri). J’ai fait mon voyage de noces au Pérou en avril 2015, on a dormi chez l’habitant plusieurs nuits. J’ai adoré ! Le voyage prend vraiment une tournure différente. Ces gens qui n’ont rien et nous donnent tant… Je me rappelle d’une touriste qui avait refusé de la soupe parce qu’elle en avait mare d’en manger et ça lui rappelait trop son enfance. J’ai été outrée d’un tel comportement hautain.
C’est vrai qu’il faut s’adapter, ça reste quand même du bon sens. Et ce sont les meilleurs souvenirs !
Marie • A day in the world
Fév 22, 2017Moi aussi j’avais trouvé ça super bon 😀 Et oui il existe des petites capricieuses… Elle aurait mieux fait d’aller se prendre un resort à Miami celle la ! Merci pour ton commentaire très sympa Céline. See u in the world
Mo
Avr 9, 2018Merci pour tes conseils dans cet article !
Ta rubrique photos est très sympa aussi.
Belle continuation à toi 🙂
Mo
Avr 9, 2018Merci pour tes conseils dans cet article !
Ta rubrique photos est très sympa aussi.
Belle continuation à toi
😀
Marie • A day in the world
Avr 10, 2018Merci Mo 🙂 C’est quoi ta prochaine destination ?