Cérémonie du Candomblé à Salvador de Bahia – Brésil

Pratique religieuse venue d’Afrique de l’ouest, le Candomblé est une religion assez méconnue mais très ancienne, profondément ancrée dans la culture des Bahianais (habitants de la région de Bahia) avec sa population à 90% afro.

J’ai eu la chance de pouvoir assister à une cérémonie via la fédération du culte Afro-Brésilien qui essaye de faire découvrir cette “pratique“ ? “religion“ ? “univers“ ? Je sais pas trop…

Après vingt minutes de voiture pour s’éloigner du centre, tu rentres dans la favela. Tu zigzags de petites rues en ruelles puis en micro ruelles avec des gamins qui sont callés dans chaque angle de cabanons et des voitures au capo ouvert. Un peu comme ceux de la Mosson et de Plan Cafards… Tu te dis que si tu dois partir en courant, bein tu peux pas car tu retrouveras pas ton chemin (ça c’est pour rassurer maman).

Tu arrives dans une salle, tu retires tes chaussures et tu te cales dans un coin pendant que des femmes s’agitent autour pour préparer tout type d’offrandes : bière (chaude), fruits frais, un plat qui de ma place ressemble à des lasagnes avec de la noix de coco râpée…

Côté déco : une statue de Jésus entouré d’un serpent, des bougies, des drapeaux vert-rouge-jaune, une poupée blonde posée sur une chaise (je ne sais pas vraiment pourquoi).

Puis on parfume la pièce à l’encens. Il y a des feuilles au sol, un peu comme pour nos rameaux, qui donnent aussi une odeur particulière.

Les femmes et les hommes sont séparés. Il y en a de tous les âges. Tous sont vêtus de blanc. Les femmes ont de beaux pantalons en dentelle sous leurs robes à cerceaux. Une d’entre elle me fait penser à John Café dans La ligne verte. Je vous laisse imaginer l’engin. Certaines ont les cheveux rasés. Je ne sais pas si cela fait parti du rituel ou simplement car elles viennent d’enlever leurs extensions dans le salon de coiffure sur le trottoir d’en face. Un gourou chauve et moustachue arrive, appelé Pai do Santo. L’ambiance, l’odeur, la chaleur, le décor et les tenues me font penser au tournage du film en Inde.

Quelques minutes après le “spectacle“ commence.

N’y voyez rien de péjoratif mais vraiment c’est le mot !

Ils chantent en “youruba“, dansent, se couchent et se trainent dans plusieurs positions et endroits de la pièce jusqu’à baiser les pieds de leur maître. Toujours dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. C’est pour symboliser le retour aux siècles passés et se “connecter“ avec les ancêtres j’ai lu.

On boit et on sert les “lasagnes coco“. Je décide de goûter. Il s’agit en fait d’un gâteau à l’aspect un peu douteux, coco plus lait concentré. Autant dire 3000 calories les 15 grammes.

Après un petit échauffement, le groupe de percussionnistes arrive et se met à enflammer et réveiller ces quarante personnes qui n’attendent qu’une chose : “lâcher les lions“ comme dirait Indouce ! On se croirait à un cours de Gym Suédoise.

Le rythme des percussions s’accélère. Ils tournent et dansent de plus en plus vite. Certains à deux doigts de tomber, d’autres poussent des cris… Une des femmes se met à fumer un cigare. Elle est tellement déglinguée à la fin qu’elle le fume à l’envers. Chacun son tour, les candomblistas (s’ils ont ce don), deviennent l’intermédiaire de l’esprit. Les cris, les danses… tout cela permet de chasser les mauvais esprits ! Puis si tu as de la chance comme moi, John Café s’approche de toi pendant sa transe et te fait des gestes tout autour, pour essayer de te faire rentrer en transe également. J’ai entendu dire que même des gens venus découvrir pouvaient passer “de l’autre côté“… Euh moi ça n’a pas fait effet. Sûrement parce que j’ai eu le  malheur à un moment de m’imaginer ici avec Chacha. J’ose pas imaginer le fou rire. Je pense qu’on aurait terminé sur le bûché.

Mais c’était fabuleux d’assister à ça. Puis l’encens mélangé au cigare, aux cris et aux raisonnementx des tamtams… Mmmm du bonheur de 20h à 23h…

PS : photos et vidéos interdites donc je vous ai mis une vidéo trouvé sur YouTube pour vous donner une idée.

* Visite : Cérémonie du Candomblé

* The song of the day : Will there be enought water de The dead weather by Laetitia

Photo ©Café du voyage