Après l’expédition en train de la veille, qui aurait cru qu’un des mes meilleurs moments du voyage serait dans un bus local où j’allais passer 17h entre Kanyakumari et Pondichéry…
Le départ s’est fait vers 20h devant l’agence du bandit chez qui nous avions acheté les billets. Le même qui demandait à Chacha le matin même si elle n’avait pas oublié de mettre sa robe. Un bus customisé à deux étages se gare. Vert fluo, avec peinture de perroquets sur tout le pare-brise et vitres teintées. Je me demande comment il va y voir de nuit entre tout ! Et là, surprise. Couchette double, un lit king size pour nous, juste derrière le chauffeur. De quoi sentir l’excitation et les palpitations de son cœur à chaque coup de klaxon, c’est à dire toutes les deux secondes.
Accoudée à ma fenêtre longue d’1m50 avec vue panoramique, j’ai passé la moitié de la nuit à contempler le paysage, à observer les lumières des villages traversés, à écouter les musiques des mariages aux alentours, le son des tam-tam tels les darboukas d’un certain petit village du moyen Atlas…
La première pleine lune du voyage était à Khuri dans le désert, la deuxième c’était celle la. Elle illuminait les palmiers innombrables, majestueux et flamboyants. Les plus beaux que je n’ai jamais vu même au Maroc, à Madagascar, à Cuba ou sur la côte Australienne.
Avec mon casque Beats sur les oreilles en écoutant Bob Dylan, Dire Straits, Eagles, Tracy Shapman, Sade, The Streets, Beirut et Orishas… Tout pouvait se passer. J’aimerais immortaliser ce moment autrement qu’avec une photo. Conserver un échantillon de ce courant d’air chaud, de ce goût d’épices après les chips, de cette odeur d’encens à l’entrée des villages.
Dieu a du m’entendre puisque juste après avoir écrit ça j’ai pris une branche en pleine face. J’ai donc conservé une feuille. Amen.
J’étais vraiment dans l’ambiance que j’attendais, que je recherchais. Celle que j’avais imaginée vivre. Quel sentiment de liberté, de souffle, d’évasion. C’est le virage du voyage. D’ailleurs, ça tourne sec !
Vers 8h00 du matin, on nous demande de changer de bus. Et là autre confort. Bus local de chez local… autant de personnes assises que debout. Musique à fond, odeur de fleurs de Jasmin dans les cheveux des filles, ça crie, ça parle, ça rigole… ça transpire. Je me retrouve à côté d’Ezrala, une petite de 15 ans adorable qui voyage avec son petit frère et ses parents. Elle parlait presque pas anglais mais elle portait en elle beauté et sagesse. J’ai adoré ce moment. Elle repartira avec mon parfum à la vanille. J’avais envie de lui laisser quelques chose.
* Visite : Train de nuit sleeper pendant 17h au lieu de 12 prévues…
* The song of the day : Blessed de Tom Hangs by mon Annisette
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