Dernière journée dans la région de La Paz bien remplie puisque je suis partie de bonne heure à Tiwanaku, chez les Aymaras. Il s’agit de la civilisation pré Incas (pour votre culture). En fait on va surtout là bas pour voir la fameuse statue avec les bras repliés sur le torse, proche des statues polynésiennes et la Puerta del Sol. C’est le site qui a inspiré Hergé dans Tintin et le temple du soleil. Bien que le site soit très beau, ça ne vaut quand même pas les sites péruviens Incas comme Pisac, Ollantaytambo et le Machu Picchu qui sont beaucoup plus vastes et riches en symboliques. C’est à 70 km de La Paz et la route (si on fait abstractions des embouteillages à El Alto) est magnifique. L’Altiplano bolivien dans toute sa splendeur avec un petit air de steppe mongole.
Après un bon filet de lama et une soupe de Quinoa me voilà prête à repartir vers d’autres horizons… Direction “el terminal de autobus“ pour les 14h de bus pour rejoindre Sucre.
En attendant dans le hall pour confier mon sac à Flota Copacabana, un petit gamin vient me jouer un morceau avec son mini violon aux cordes rafistolées et son bonnet péruvien… Il me fait penser aux gamins dans Slumdog Millionaires. Je lui donne mon paquet de gâteaux que je viens d’acheter pour mon trajet de la nuit et mon Coca. Il dévore le paquet en moins de cinq minutes, engouffrant les crackers les uns après les autres dans sa bouche sans s’arrêter, la tête levée vers les guirlandes illuminées des décorations de Noël comme s’il voulait remercier Dieu de l’avoir entendu et de lui avoir donne quelque chose à se glisser sous la dent. Son regard m’a interpellé. J’avais envie de le prendre avec moi, de tout lui laisser… Ca fait parti des moment qui vous marque dans une aventure comme celle la.
Quelques heures plus tard, alors qu’on parcourt la piste entre deux villages, installée dans le bus cama, je repense à mon trajet indien entre Kanyakumari et Pondichéry. Cette nuit oui je prenais conscience de mon aventure. Je me rappelle de tout : la chaleur, le souffle du vent, les odeurs, le bruits des freins, la musique des villages chaque fois qu’on se rapprochait des habitations, l’état des toilettes où on s’est arrêtés au milieu de la nuit, les dessins de perroquets vert et rose sur le pare brise du bus, les reflets de la pleine lune sur les branches des palmiers… Tout. Ce soir il était beaucoup plus calme, beaucoup plus confortable, et pourtant…
En écoutant Jolene, un tube des années 70 de Dolly Parton découvert la veille dans un bar de La Paz, je retire petit à petit mes 5 couches entre veste, pull, duvet… que j’avais prévu par peur d’avoir froid. Chose rare… J’avais chaud (ça va en faire rire certaines) car je suis collée à la seule ventilation de l’étage du bus… Tant mieux mes Nike vont sécher car encore trempées suite à ma journée de grande aventurière sur la route de la mort.
* Visites : Tiwanaku et la porte du soleil (à 70 km de la ville), route entre La Paz et Sucre
* The song of the day : Come as you are de Nirvana by moi